Depuis que je me suis dit, en rigolant avec mes collègues, “le mieux est l’ennemi du bien”, cette expression ne m’a jamais quitté. Dans cet article, je vous raconte pourquoi, et vous montrerais (un peu comme reconnaître ses “gros cailloux” ou tenir ses bonnes résolutions) comment cette phrase si simple peut vous permettre de gagner du temps et gaspiller moins d’énergie dans toutes les actions de votre business. Et de votre vie.
Plus qu’un adage, “le mieux est l’ennemi du bien” est devenu un art de vivre. A l’origine, cette citation viendrait de Montesquieu. L’expression exacte serait : “le mieux est le mortel ennemi du bien”, signifiant qu’à force de chercher la perfection on se décale du but initial. Ou encore, on peut détruire quelque chose de bien en voulant le rendre meilleur.
En cherchant le mieux on devient obsédé par la perfection et on se détourne de l’acceptation du bien. La démarche d’aller vers le mieux est différente de celle d’aller vers le bien. C’est un peu comme le rêve d’Icare à trop vouloir s’approcher de la perfection, on peut s’en brûler les ailes et tout perdre.
La théorie et la pratique
Ce qui est valable en théorie -mieux vs bien-, n’est pas forcément vérifiable dans la pratique. C’est une erreur de vouloir accéder à la perfection, alors que l’évaluation objective de ce qui a été réalisé répondrait à 75% du cahier des charges. Avec un effort réduit.
Mais qu’est ce qui est bien en définitive ?
Le bien c’est d’abord l’opposé du mal. Par définition, lorsque l’on est opposé au mal, on est déjà bien. On a déjà atteint un niveau remarquable. Bien, c’est un état. Quelque chose d’accompli.
Qu’est ce qui est mieux alors ?
Mieux c’est meilleur, pas forcément le meilleur, mais bien plus. C’est ça, le bien en version plus. Mieux c’est plus accompli et plus avantageux. Cela peut aussi indiquer une préférence.
Et l’optimal ?
Ce qui est optimal est par définition meilleur, donc mieux. Ce qui veut dire que lorsque l’on fait quelque chose de bien avec un effort mesuré, on peut parler d’optimal. Ce qui veut donc dire que le bien est déjà mieux en soi.
Approuver le bien
Accepter ce qui est bien, c’est l’approuver. Le reconnaître comme quelque chose d’accompli, de juste. Accepter c’est s’engager, et vous savez comme c’est difficile de s’engager. De valider quelque chose qui correspondrait à ce que l’on a demandé. Accepter c’est aussi difficile car cela équivaut à ne pas céder à la tentation de vouloir faire mieux. Car cette tentation peut être vicieuse, perverse et addictive comme une drogue.
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-Mise à jour tous les ans depuis 2015-
J’en suis arrivé à en faire un principe de vie
Lorsque je travaillais chez TPS (la Télévision Par Satellite) avant sa fusion avec Canal+, le dirigeais la production graphique du magazine des abonnés, édité par le service de la relation client. Vous savez, ce petit mensuel –LE MOIS TPS à l’époque- que les abonnés reçoivent par la poste ?
Constitué d’une centaine de pages, il vous présentait les programmes des chaînes auxquelles vous êtes abonné (comme le magazine des abonnés de Canal+).
Tous les mois, pendant huit jours ouvrés, nous montions les pages du magazine. Je dis “nous” car je recrutais régulièrement des équipes de graphistes-maquettistes free-lance avec lesquels j’avais l’habitude de travailler.
8 jours pour faire quelque chose de bien, voire mieux…
Huit jours, et pas un de plus ! Cela représentait pas moins de 1200 pages à composer par an. J’avais mis en place des méthodes optimales de production.
Autant les pages de présentation des programmes télé étaient relativement simples à monter pour des maquettistes séniors que nous sommes.
Autant les pages de vente, le contenu plus marketing, nécessitait une attention particulière. En effet, rares étaient les fois où elles étaient “BAT” du premier coup (pour “bon à tirer”, validées quoi).
Combien faut-il de temps pour faire quelque chose de bien ?
Et voilà où je voulais en venir en écrivant cet article et en vous racontant cette petite histoire. Après avoir pris le brief avec les contraintes particulières, nous composions les pages.
Mettons le curseur du Temps 0 au moment du commencement de la maquette, le Temps 1, au moment où on livrait la première version de la page, et le Temps 2, au moment où elle était BAT. Comptons 100% du temps passé à produire la maquette, du Temps 0 au Temps 2.
Je me suis rendu compte, avec le recul, que l’on passait 25% du temps total à monter la page et à livrer la première version. Disons que cette version était “bien”.
Combien faut-il de temps pour faire quelque chose de mieux ?
Ensuite, la maquette devait être modifiée, malaxée, triturée, par les services marketing, promotion et relation client. Il en découlait de multiples versions : v2, v3, v4… On a même eu réalisé des v10 ! Et tout cela dans le but d’obtenir une meilleure page, une page plus performante en termes de “conversion”.
Le bilan était à chaque fois que le temps passé à vouloir améliorer la performance de la page correspondait à trois fois celui qu’il a fallu pour créer la version initiale, soit les 75% du temps restant sur les 100% de la production.
3 fois plus de monde pour passer de bien à mieux
Ce qui veut aussi dire qu’en termes de ressources humaines, une personne aurait suffi pour faire quelque chose de bien (25% du temps), et il aura fallu trois personnes de plus (25% x 3 = 75% du temps) pour faire quelque chose de mieux sur les 100% du temps.
Le mieux est l’ennemi du bien : d’un simple adage à un mindset
Alors, désormais, avant de me lancer dans quelque chantier que ce soit, j’ai toujours un petit Gemini cricket sur mon épaule. Il me met tout le temps en garde de manière à ce que je fasse attention à ne pas perdre 75% de mon temps à obtenir quelque chose de mieux.
Alors que quelque chose de bien qui ne m’aurait coûté que 25% de mon temps aurait pu amplement faire le job.
Si vous aussi vous avez constaté ou expérimenté “le mieux est l’ennemi du bien”, racontez-moi votre histoire en commentaire, ça m’intéresse.
Xavier Derégel | Webmaster éditorial certifié - Consultant web - Expert SEO
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Bonjour/Bonsoir,
Avant tout, je m’adresse à vous Monsieur DERÉGEL; j’ai apprécié lire vos lignes sur votre parcours a un instant T. De plus, bien amené, je n’ai pas eu de difficultés à vous comprendre et à faire le lien avec certains de vos exemples par rapport à mon propre parcours.
C’est mon humble avis.
Le mieux est l’ennemi du bien, peux selon moi être là base où avoir des conséquences de bon nombres de maux de chacun(e) d’entre nous.
S’accepter, c’est aussi selon moi savoir si son “moteur” au quotidien, c’est le fait de <>; où de <>.
Le temps passer à vouloir sans cesse surpassée ( cf, votre comparaisons avec une addictions ) des paliers ( objectifs fixés par exemple), est pour moi, amoureux du bien, la source de discorde dans mon fort intérieur.
C’est simplement un poison, que de voir, croire et se fixé pour but d’atteindre ce que nous nous imaginons de mieux que le bien que nous pouvons ou avons accompli.
Je souhaite à toutes et à tous, de réussir à (re)gagner du temps, de l’énergie, de la joie, la légèreté ou que sais-je qu’offrent d’emblée, le bien, qui est décidément, l’ennemie du mieux.
Je vous remercie Monsieur DERÉGEL d’avoir créé grâce à votre travail, se “SAS” ou tout le monde peux prendre conscience qu’il n’est pas la seul victime du mieux, le “père” du perfectionnisme.
Merci Serge pour ce long commentaire instructif, ça fait plaisir 😉
C’est un concept trop nouveau pour une OCD comme moi! Je fais mes recherches et je veux absolument me convaincre de ce concept. C’est dure. J’espère y arriver un jour.. et bientôt j’espère. Se sera tellement plus léger pour moi et pour « ma vie » de tout les jours. Je suis toujours très gratifiée de tout le monde mais pour moi c’est jamais assez…. Voilà !
“Perdre du temps à faire mieux”? Est-ce bien certain?
Et di c’était pour en gagner, par la suite…? En temps, en efficacité ou en confort. Le jeu en vaut parfois l’effort. Non?
Le plus difficile à gérer, dans cette affaire, c’est bien la subjectivité…
En toute bonne foi, bien sûr !……..
Oui le jeu en vaut parfois la chandelle mais aujourd’hui j’arrête d’être perfectionniste, je pense qu’il vaut mieux faire – et parfaire si nécessaire -, plutôt que d’essayer de parfaire au risque de ne pas arriver à faire, tout simplement 😉 Merci pour votre commentaire !
Faire c’est bien refaire c’est pas toujours mieux.
Exactement ça !
Merci M. Xavier Derégel. Je suis victime, coupable et temoin de ce proverbe. Tenter de rendre le bien meilleur peut s’écarter du but initial ou casser lui-même le bien. Le monde faut – il apprendre à s’adapter aux diversités pour partager les différends ?
C’est exactement cela ! Merci pour le commentaire 😉
Bonjour
Merci de consulter l‘article paru sur le site algerietoute heure:
algerietouteheure.com/ le mieux est l‘ennemi du bien .
Cet article conforme de manière magistrale vos analyses et cette citation doit s‘appliquer à la politique dans le sens noble du terme. Merci Montesquieu!
Qu‘en pensez vous?
Cordialement
Dr Abdel Boudemagh
Merci 😉